Conversion

Aucun acte rabbinique, ni le mariage, ni la Brith Mila, ni la Bar Mitsva, n’a de conséquences aussi importantes qu’une conversion au judaïsme.

L’impact de cette démarche ne se limite pas à la personne elle-même et à son statut personnel qui va changer à jamais, mais aussi, quand il s’agit d’une femme, engage sa postérité et toutes les générations à venir.

Se convertir au judaïsme, c’est décider de vivre selon les principes de la Foi d’Israël et selon les commandements de la Torah ainsi que ceux établis par les sages. Par cette conversion, le prosélyte exprime sa sincère volonté d’intégrer la vocation spirituelle du peuple juif, à savoir appartenir à « une royauté de prêtres et une nation vouée à la sainteté ».

Le sérieux du candidat

La conversion, exige un engagement suprême et une grande loyauté au judaïsme, de la part du candidat. Lorsque l’engagement du converti envers les lois juives est incomplet le résultat est compromis. Si, par exemple, une personne n’observait pas le Chabat ou les lois de Cacherout après sa conversion et qu’elle n’ait pas non plus eu l’intention de les pratiquer au moment de son Mikvé, sa conversion serait douteuse, voire invalide. Néanmoins, le judaïsme octroie le droit à toute personne sincère et honnête avec elle-même, d’adhérer au projet Divin, au message particulier et à la mission spécifique qui incombe au peuple juif.

C’est ainsi que chaque année, nous recevons des dizaines de demandes de conversions et nous mettons tout en œuvre pour répondre, accompagner et guider les candidats dans leur quête. Les demandes sont multiples et variées. Certaines proviennent de personnes ayant découvert leur bonheur spirituel dans le judaïsme, sans aucune ascendance juive ou intérêt quelconque. D’autres émanent d’enfants issus d’un mariage mixte, du conjoint/conjointe non juifs, ou encore des demandes de régularisation de conversions antérieures non reconnues par les rabbinats de France et d’Israël. Chaque cas est traité avec l’attention qu’il mérite.

L’amour d’Hachem et la reconnaissance de son unicité

Le critère principal doit être l’amour du Judaïsme et d’Hachem. Et aimer c’est agir !

En réalité la vraie conversion au judaïsme s’effectue par le candidat lui-même au travers de son engagement et du changement qu’il a opéré en lui. Le tribunal rabbinique, ne sert qu’à authentifier et à valider le changement de statut. Ce nouvel état devra influer sur sa façon de penser et d’agir dans tous les domaines. Un tel engagement est encore plus contraignant et bien plus complexe que celui d’un mariage ou celui de l’adoption d’un enfant.

Que demande-t-on à un candidat à la conversion ?

Une conversion commence intellectuellement par l’engagement religieux irréversible du candidat, de l’acceptation du joug de la royauté divine (ol malkhout chamaïm), du joug de la Torah (ol Torah) et de la pratique des mitsvot (ol mitsvot).

Elle se traduit ensuite par l’adoption de sa nouvelle foi profonde et sincère en D-ieu, mais elle est surtout conditionnée par une pratique scrupuleuse des fondamentaux du judaïsme. C’est à dire l’observance de la cacherout, du Chabbat et des fêtes juives, d’une fréquentation très régulière d’une communauté active pour participer aux trois offices de la journée, en semaine et le chabbat.

Il devra apprendre aussi à lire l’hébreu, se familiariser avec les textes des prières et des Parachiot (les lectures hebdomadaires de la Thora), il aura une connaissance parfaite des bénédictions de base. Il lui faudra étudier aussi tous les sujets de halakha (les lois juives) indispensables et sur lesquels porteront ensuite l’examen final.

La structure communautaire et la synagogue que le candidat choisira devront être adaptées et en mesure de lui apporter tous les services cultuels et intellectuels qui lui sont indispensables pour sa formation et pour sa progression.

Il se rapprochera et adoptera un maître, son Rav à qui il posera toutes ses questions et auprès de qui il apprendra à progresser dans ses aspirations spirituelles et dans sa pratique religieuse.

Formation interne du grand rabbinat

Les candidats/tes retenu/es au processus de conversion sont orienté/es vers vers le programme de cours mis en place au Consistoire Israelite de Marseille. En effet, durant tout le processus, l’apprentissage et la formation religieuse occupent une place très importante.

Pour assurer un suivi personnalisé avec l’équipe des Rabbanims du service conversions, le Consistoire met en place un programme d’étude sur deux ans, à raison de deux séances en semaine et une autre les dimanches (voir le programme en annexe).

Ces cours sont dispensés par les mêmes rabbins qui suivent les candidats régulièrement lors de leurs différents entretiens, dans le but de mieux connaître, d’aider et de faciliter l’apprentissage et les progrès des candidats.

Un certain nombre de candidats s’oriente également vers des enseignants ou enseignantes, en privé afin de compléter ou afin de cibler certaines matières particulières.

Les étapes de la conversion

 

La candidature

Une lettre de motivation manuscrite doit être envoyée au service Conversions du Grand rabbinat de Marseille (119, rue Breteuil 13006 Marseille). Cette lettre doit décrire les raisons précises de ce désir de conversion et ses réelles motivations.

Elle n’engage en rien la commission du service conversions, mais après l’analyse du courrier, elle jugera de la suite à donner à cette demande.

Souvent, un échange de courriers et d’entretiens téléphoniques se met en place, jusqu’à la prise de décision par la commission de retenir ou non la candidature en fonction des critères rabbiniques connus.

L’acceptation de la candidature

Dans le cas où la candidature est retenue, une série d’entretiens et de rendez-vous avec les responsables du service se met en place, afin de suivre, d’orienter et d’accompagner la personne le mieux possible pour aboutir à la conversion. La durée du processus dépend essentiellement du sérieux, de la sincérité, du rythme d’apprentissage, de l’investissement et de la pratique du candidat/te. Aucune durée de processus ne peut être énoncée en amont.

Le choix d’une synagogue et d’un Rav

Le candidat devra se trouver un Rav (en général, le rabbin de la communauté) qui acceptera de devenir son maître. Pour une candidate, elle entrera en contact avec une rabbanit ou tutrice qui l’introduira dans la vie juive.

    • C’est le Rav – tuteur ou la Rabbanit – tutrice qui seront les interlocuteurs privilégiés du service rabbinique du Consistoire et qui témoigneront de la motivation du candidat.
    • L’intensité de la collaboration et des échanges entre le candidat et son Rav favoriseront l’avancement plus ou moins rapide du dossier en vue de son aboutissement final.
    • En l’absence de tutorat rapproché, le dossier pourrait être classé sans suite.
    • Le rav peut conseiller, aider, mais en définitive, c’est au candidat à la conversion de prouver par ses actes et sa pratique au quotidien que son amour pour l’Éternel, pour la Torah et pour le peuple d’Israël est total.

L’environnement social

L’environnement social du candidat/te, son cercle d’amis proches, les lieux fréquentés et son lieu géographique d’habitation constituent des éléments importants à l’aboutissement de la conversion. Il sera nécessaire d’en discuter avec les Rabbanims référents du Grand Rabbinat.

Examen écrit

A la fin de sa préparation, le candidat passera un examen écrit au siège du grand rabbinat de Marseille. Cet examen, d’une centaine de questions, porte sur tous les sujets de la vie religieuse d’un juif et permet à la commission d’évaluer le degré de connaissances du candidat. Si une personne a bien étudié, fréquente la communauté et pratique déjà les mitsvot (afin de s’y habituer), elle ne rencontrera aucune difficulté à surmonter cette épreuve.

Examen et entretien oral

Une fois l’examen réussi, le candidat sera reçu au Grand Rabbinat pour un dernier entretien oral devant les trois Rabbanim du Beth Din, présidé par le Rav Réouven Ohana, grand rabbin de Marseille.

Commission rabbinique et Mikvé

Après le dernier entretien réussi, le candidat obtiendra une date de conversion. A la date prévue, il passera devant le Beth Din (trois dayanim) qui, par un échange libre rejugeront une fois de plus, du niveau de connaissances et également des motivations du prétendant. Si cette étape est concluante, le Beth Din procédera au Mikvé, qui conclura toute cette démarche mais surtout qui inaugurera la nouvelle vie d’un fils ou d’une fille d’Abraham Avinou.

A partir du Mikvé, le ou la converti/e est considéré/e comme un enfant d’Israël à part entière, appartenant à la royauté de prêtres et à la nation de la sainteté et soumis à l’ensemble des mitsvot de la Torah.

Arrivé/e au terme de son parcours, le ou la converti/e comprendra que toutes les difficultés rencontrées n’étaient que des épreuves positives pour lui/elle, afin de lui permettre de renforcer ses convictions et aboutir à la vraie conversion, celle du prosélyte de vérité: le Guer Tsédék.

Le candidat fera sien les propos de Ruth: « Mais Ruth répondit: N’insiste pas auprès de moi pour que je te quitte en retournant loin de toi (Naomi), car où tu iras j’irai, où tu habiteras j’habiterai, ton peuple sera mon peuple et ton D. sera mon D. »